r e a l i t y

❆ l a d é p r e s s i o n

J’ai commencé à écrire ce journal pour cette simple et très bonne raison : je n’en peux plus.

On est tous arrivé un moment donné dans notre vie, où plus rien ne va. Où le bonheur réside tellement loin, qu’on arrive même plus à l’imaginer. Où l’on ne désire qu’une seule chose : que le temps s’écoule, se volatilise, se rapproche et s’éloigne à la fois. Que tout s’arrête ou que tout recommence. On ne sait plus. Et on n’a peut être d’ailleurs jamais su. Cette envie, ce besoin de s’effacer, de ne plus exister, d’abandonner, de tout lâcher. Cet instant minime de tristesse qui semble s’éterniser petit à petit, ou presque soudainement, je ne sais pas. La dépression.

La dépression.

Lorsque plus rien ne va, lorsque plus aucune étincelle ne parsème nos yeux, lorsque nous devenons contraint de vivre, ou devrais-je dire, de survivre.

En ce jour précis, je pense être arrivée à un stade de ma vie où je n’ai plus l’envie.

Enfin… si, j’ai des envies.

L’envie de rien. L’envie d’arrêter. L’envie de fuir. L’envie d’abandonner. L’envie de ne plus avoir envie. L’envie de partir, pour ne plus jamais revenir.

La dépression.

Je vais cracher les mots, les phrases, je vais être honnête.

La dépression, c’est :

Vouloir mourir autant que désirer vivre.

La dépression, c’est espérer se voir disparaître peut-être à jamais… tout en souhaitant réapparaître plus vivant que jamais.

La dépression, c’est percevoir la vie en gris, sans émotion ni sentiment.

La dépression, c’est mourir tout en restant en vie.

La dépression, c’est un mélange complexe de vie et de mort.

La dépression, c’est une pauvre âme, qui n’espère qu’une seule chose… renaître.

Quelle serait la clé afin de combattre la dépression ?

Je dirais l’espoir.

Malheureusement la dépression et l’espoir ne peuvent cohabiter ensemble. L’un ne va jamais avec l’autre. Ils se succèdent, s’enchaînent ou se poursuivent, mais l’un avec l’autre, ça n’existe pas.

Lorsqu’on est dépressif, ou suicidaire, l’espoir se résume à un vieux sentiment, dont on a oublié la couleur. Pour moi, l’espoir, c’est comme un vieux doudou. On s’en souvient, on se souvient de la douce sensation que ce doudou nous procurait, ce sentiment de réconfort et de sécurité. Mais ça ne reste qu’un très, très lointain souvenir. L’espoir c’est comme le doudou. On l’a chouchouté dans le passé, mais on sait qu’on n’en reverra jamais la couleur ni dans le présent et encore moins dans le futur.

Eh oui, la dépression, c’est ça.

On ne connait plus le bonheur, ni l’espoir et surtout, on ne reconnaît plus le futur.

Parce qu’on en veut pas. On veut pas de ce futur. On a pas envie d’y goûter parce qu’on sait que l’on va être dégoûté.